CITATIONS :
" La science explique le monde, elle répond aux questions. Elle veut savoir. La littérature veut s'étonner. Elle est à base d'éblouissement. Elle ne répond pas, elle questionne. Elle prend plaisir à ne pas comprendre, comme un enfant devant le prestidigitateur. Elle est en état de fascination. Le poète aime mieux être ébloui que renseigné. Ce qui la passionne, ce n'est pas le pourquoi, c'est le comment. Comment les choses se passent. Car on n'y comprend rien. On s'y trouve tellement habitué qu'elles paraissent toutes naturelles. Mais arrêtez-les une seconde. Ou regardez-les passer en restant immobile, et vous n'ycomprendrez plus rien. Un instant d'attention et tout devient un mystère.(…) C'est la tâche de la littérature de rendre ce mystère des choses. Elle a pour rôle de faire le portrait de l'indicible."1

" J'ajoute, pour situer cette chronique dans l'espace, qu'on vient de peser le cerveau de Gambetta. Il faisait 2 kg 500. C'est
une chose extraordinaire. La presse annonce que Dubuffet " expose les empreintes de ses pieds " à la rive Gauche. Un anglais a juré qu'il mangerait son chapeau. En Amérique, la petite ville de Townstown ne cesse de battre des records : de " plus grande petite ville des U.S.A. ", elle vient de passer "plus petite grande ville du monde entier " par la naissance du jeune FranklinTestedeloup. "2


" A force de taper sur un clou on finit toujours par le tordre ; ou même par l'enfoncer. Ou par s'écraser le pouce (il faut alors
s'envelopper le doigt d'une petite tranche d'escalope crue, pour empêcher les hématomes).Bon, j'achète donc une escalope et je continue à taper sur mon clou. "3
 
1 Les sentiers de la création, Ionesco ou l'émerveillé, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, p.175
2 Autour des "chats morts" de Nadine Chauvin, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, p.172
3 Français parlés, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, p165