Gloires et tristesses
du mois de janvier. - Trépas du bon roi Dagobert. -Invention
de la machine à écrire. - Mauvaise conduite du sinistre
Landru. - Il brûle sa dernière femme. - Toute l'opinion
l'en blâme. - Cuisine de février. - Meringues. - Cornets
de Murat. - L'huître et le loup, animaux du mois. - Cuirasses
en fer de la Manufacture. - L'homme devra les porter sous son gilet
de flanelle. - L'univers de Mara Rucki. - Rêves grelottants et
précision hallucinée. - Grandeur consécutive d'Allah.
Endeuillé
par l'anniversaire de la mort du bon roi Dagobert qui ne savait pas
mettre sa culotte (c'était le début de la civilisation,
l'homme hésitait encoredevant ce vêtement nouveau), le
mois de janvier vient de s'écouler, dramatisé par le passage
du loup et par les exigences fiscales. Le mois de janvier rappelle à
l'homme combien le progrès est chose ancienne. C'est en effet
sous le Roi Soleil, le 7 janvier 1714, que naquit la machine à
écrire. Elle devait bouleverser la civilisation en créant
le type nouveau de la dactylographe qui transforma les murs et
la littérature, le cinéma, l'orthographe et l'adultère
mondain. Ce fut également en janvier que Landru, le sire de Gambais,
qui est appelé à rester dans l'Histoire comme le prototype
du faux affectueux, brûla sa dernière femme dans un poêle
à trois trous avec ce qui lui restait de coke, dans une petite
cuisine de banlieue. Tous les honnêtes gens l'en blâmèrent.
Le vent soufflait. L'hombre de sa barbe s'agitait sur le mur de la cuisine.
On lui coupa la tête et on le mit en chanson.
Cette histoire prouve qu'au mois de janvier l'homme aime rester au coin
du feu.
La femme aussi.
Et février y change peu de chose.
La ménagère en profitera pour cuisiner. Elle ajoutera,
si elle veut bien m'en croire, une cuillerée de vinaigre dans
la pâte à meringue pour le mlleux de la partie centrale
(elle en aura des félicitations), et un peu de sirop de gomme
dans les cornets de Murat.
Les animaux du
mois seront l'huître et le loup. L'huître sera mangée
vivante. Les travaux de Giat, Chantemesse et Bouchon-Brandely ont prouvé
qu'elle n'est pas nocive. Lorsqu'elle vous intoxique quand même
(car on ne l'en a pas informée), il faut se traiter par des bains
de pieds, des vomitifs et des boissons acidulées.
Quant au loup, si j'en crois Patrick Roux, de 7e B, " c'est un
gros renard qui a la forme du chien. Il faut bien se méfier de
lui, surtout s'il est garou. Parce qu'il en fait de toute espèce.
Il y en a qui sont très garous. Il faut avoir un grand couteau
comme les Indiens. Ou alors des cuirasses en fer qu'on met sous son
gilet de flanelle comme les hommes d'Etat, les ténors et les
commissaires de police dans le Catalogue de la Manufacture. "
Sage précaution. " le loup-garou a des grands ongles ; on
dirait des griffes de homards. "
Dans le domaine de la peinture, les journaux disent que les moins de
quarante ans, fous de nouveauté, abandonneraient les instruments
classiques : l'éponge qu'on lance de loin, chargée de
bleu ou de rouge, sur la toile qu'on veut illustrer ; la seringue avec
laquelle on peut peindre à distance ; la boîte à
conserve percée qui arrose la toile de haut, en pluie, comme
une laitue, et la lance qui la douche en jet comme un trottoir ; le
pistolet, l'arbalète, la fronde chargée d'un uf.
Ils se mettraient maintenant à peindre avec une sorte de manche
armé, à une extrémité, de poils, de soies,
de crin animal, qu'on appellerait brosse ou pinceau. (On retrouve les
secrets de la vieille peinture : il paraît que c'était
l'instrument de Raphaël.)
Mara Rucki vient de donner une rétrospective de son uvre.
Dans l'atelier du grand sculpteur Lambert Rucki. (Car c'est son père.)
C'est-à-dire au milieu des apôtres de plâtre, des
saints en forme de crayon, des Passions en cuivre soudé et de
coqs de combat qui réveillent le soleil au sommet d'une flèche
de clocher, tout un monde où la verticale chante à la
gloire de la mystique avec humour et solennité. Quant à
Mars, son univers s'exprime dans ses tableaux sous forme d'une précision
hallucinée. La précision est dans la ligne, et l'hallucination
dans un drôle d'éclairage, une lumière crue qui
nous transporte au cirque, au théâtre, sous des projecteurs.
Tout devient, à cause d'elle, marionnette, pitre, clown, ou poulain
cabré. Etrange pays : la fillette y est trop maigre, le chat
hirsute, et le jeune homme pareil au chat. Chacun d'eux y attend un
miracle comme une demoiselle qui ne vient pas. Le rêve y grelotte.
Jeanne d'Arc, dans son cachot, n'y figure que par son ombre. Le cheval
blanc de l'écuyère y apparaît par une fente du décor,
tout petit, lointain, papillon d'un autre monde, entre les jambes noires
de Monsieur Loyal.
Et c'est ainsi
qu'Allah est grand.
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Glorias y tristezas
del mes de enero. - Óbito del buen rey Dagoberto. - Invento de
la máquina de escribir. - Mala conducta del siniestro Landru.
- Quema a su última mujer. - Toda la opinión pública
lo culpa por ello. - Cocina de febrero. - Merengues. - Corneta de Murat
- La ostra y el lobo, animales del mes.Corazas de hierro de la Fábrica.
- El hombre tendrá que llevarlos bajo su chaleco de franela.
- El universo de Mara Rucki. - Sueños que tiritan y precisión
alucinada. - Grandeza consecutiva de Alá.
Enlutado por el
aniversario de la muerte del buen rey Dagoberto que no sabía
ponerse el calzón, (era el comienzo de la civilización
y el hombre dudaba ante esta nueva ropa), el mes de enero acaba de terminar,dramatizado
por el paso del lobo y por las exigencias fiscales. El mes de enero
recuerda al hombre cuan antiguo es el progreso. En efecto, fue durante
el reinado del Rey Sol, el 7 de enero de 1714, cuando nació la
máquina de escribir. Había de desquiciar la civilización
al crear el tipo nuevo de la mecanógrafa que transformó
las costumbres y la literatura, el cine, la ortografía y el adulterio
mundano. También fue en enero cuando Landru, el Señor
de Gambais, que está destinado a permanecer en la historia como
el prototipo del falso afectuoso, quemó a su última mujer
en una cocina de hierro de tres hornillas con lo que le quedaba de coque,
en una cocinita de las afueras. Toda la gente honrada le culpó
por ello. El viento soplaba. La sombra de sus barbas se agitaba en la
pared de la cocina. Le cortaron la cabeza y le sacaron canciones.
Esta historia demuestra que al hombre le gusta quedarse al amor de la
lumbre en el mes de enero.
A la mujer también.
Y poca cosa cambia en febrero.
El ama de casa aprovechará esto para cocinar. Añadirá,
si sigue mi consejo, una cucharada de vinagre en la pasta de merengue
para que la parte central salga esponjosa (la felicitarán por
ello), y un poco de almíbar en las cornetas de Murat.
Los animales del mes serán la ostra y el lobo. La ostra se comerá
viva. Las investigaciones de Giat, Chantemesse y Bouchon-Brandely comprobaron
que no es nociva. Cuando os intoxica a pesar de todo (porque no la han
informado de ello), hay que curarse con baños de pies, vomitivos
y bebidas aciduladas.
En cuanto al lobo, según Patrick Roux, de 7° de EGB, "
es un zorrón que tiene forma de perro. No hay que fiarse de él,
sobre todo si es feroz. Porque los hay de todas clases. Los hay que
son muy feroces. Es necesario tener un gran cuchillo al igual que los
Indios. O sino corazas de hierro que se ponen bajo el chaleco de franela
como los hombres de estado, los tenores y los comisarios de policía
en el " Catálogo de la Fábrica." Cauta precaución.
" El lobo feroz tiene las uñas largas ; parecen pinzas de
bogavantes. "
En el campo de la pintura, los periódicos dicen que los menores
de cuarenta años, locos por la novedad, abandonarían los
instrumentos clásicos : la esponja que se echa de lejos, cubierta
de azul o de rojo, sobre el lienzo que se quiere ilustrar ; la jeringa
con la cual se puede pintar a distancia ; la lata de conserva agujereada
que rocía el lienzo desde arriba, en lluvia,como una lechuga,
y la lanza que lo ducha en chorros como una acera ; la pistola, la ballesta,
la honda cargada con un huevo. Se pondrían a pintar ahora con
una especie de mango armado, en una extremidad, de pelos, de sedas,
de cerda animal, que se llamaría brocha o pincel. (Se recobran
los secretos de la viejapintura : parece ser que era el instrumento
de Rafaël.)
Mara Rucki acaba de representar su obra de manera retrospectiva. En
el estudio del gran escultor Lambert Rucki. (Porque es su padre). Es
decir, en medio de los apóstoles pintados, de los santos en forma
de lápiz, de las Passiones de cobre soldado y de gallos de peleas
que despiertan el sol en la cúspide de una aguja de campanario,
todo un mundo en el que la vertical canta en honor de la mística,
con humor y solemnidad. En cuanto a Martes, su universo se expresa en
sus cuadros en forma de una precisión alucinada. La precisión
se halla en la línea, y la alucinación en un curioso alumbrado,
una luz relumbrante que nos traslada al circo, al teatro, bajo los proyectores.
Todo se convierte, por ella, en títere, bufón, payaso,
o potro que se encabrita. Estraño país : allí la
chiquilla está muy delgada , el gato hirsuto, y el muchacho igual
que el gato. Cada uno de ellos espera allí un milagro, como una
señorita que no viene. Allí el sueño tirita. Juana
de Arco, en su calabozo, sólo figura por su sombra. El caballo
blanco de la caballista aparece allí por una abertura del decorado,
pequeñito, lejano, como una mariposa de otro mundo, entre las
piernas negras del Señor Loyal.
Así es como
Alá es grande.
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